La sobriété numérique des entreprises

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Le numérique est souvent associé à une image écologique, sans empreinte carbone ni pollution. Cet imaginaire est particulièrement présent pour les données stockées en ligne, dans le “cloud”. Cependant, cet aspect immatériel est trompeur : le numérique est responsable de pas moins de 4% des émissions de carbone mondiales, un chiffre qui devrait doubler d’ici à 2025. Alors comment faire pour réduire l’empreinte d’une entreprise ?

Sobriété numérique : ne pas perdre de vue l’aspect matériel

La première réflexion à mener, si l’on souhaite réduire l’impact de son entreprise, est sur le matériel électronique utilisé par vos équipes. En effet, l’équipement numérique représente 47% de la pollution de ce secteur. C’est donc le premier poste de pollution à réduire. Afin d’atteindre donc la sobriété numérique, une option est trop rarement envisagée par les entreprises : le reconditionnement, c’est-à-dire la remise en état totale d’un appareil électronique. Ceci peut se faire en amont ou en aval de votre consommation. Il est possible de choisir de s’équiper d’appareils professionnels, téléphones et ordinateurs en tête, de seconde main. La meilleure pollution est celle que l’on ne produit pas ! De nombreuses plateformes proposent d’acheter ces appareils de manière sécurisée. Enfin, il est également possible, lorsque votre entreprise souhaite renouveler sa flotte d’équipement, de mettre les anciens appareils en vente via ces mêmes plateformes. L’usage du reconditionnement permet donc de faire des économies financières tout en étant plus respectueux de l’environnement ! Dans la même optique, il faut faire attention à l’obsolescence programmée, et donc opter pour des équipements électroniques ayant une grande durée de vie.

Afin d’être plus écologique, une entreprise peut également chercher à mutualiser ses équipements électroniques. On parle ici de sobriété coopérative. Dans le cadre du télétravail par exemple, certains équipements peuvent être mis en commun lors du travail dans les bureaux. Cela permet d’économiser à l’achat de ces appareils, mais également de faire des économies d’énergie. A ce sujet, vous avez très certainement recours à des serveurs pour votre entreprise. Ceux-ci doivent toutefois être maintenus à basse température afin de pouvoir fonctionner, n’hésitez donc pas à vous engager dans des travaux d’efficacité énergétique, vous en sortirez gagnant à long terme.

L’immatériel au coeur de la sobriété numérique des entreprises

Ici, on parle moins d’investissements que de réflexes environnementaux à acquérir. Le premier est la réduction d’utilisation de son cloud. En effet, le cloud pollue énormément ! La plupart de vos informations dans le cloud sont stockées aux Etats-Unis, ce qui représente non seulement une menace de perte de données, voire même d’espionnage, mais surtout chaque information doit alors faire en moyenne près de 15000 km pour arriver ou partir de votre ordinateur. Et ce, sans parler du fait que la très grande majorité des états dans le monde ont une électricité plus carbonée que la France. Utiliser un cloud non-français représente donc une pollution supplémentaire ! Afin de remédier à ceci et d’atteindre la sobriété numérique en entreprise, il est donc conseillé d’utiliser un cloud français plus écologique, ou encore d’installer vos propres serveurs. Ceux-ci étant gourmands en énergie, il est alors conseillé d’opter pour un fournisseur vert, toujours dans le cadre de la sobriété numérique d’une entreprise.

Afin d’être plus sobre numériquement en entreprise, il est également possible de choisir d’équiper ses ordinateurs professionnels de moteurs de recherches écologiques. Il en existe maintenant un grand nombre, ce qui permet de choisir le projet que l’entreprise veut soutenir. Ces recherches représentent en effet près de 10 kg de CO2 émis chaque année par personne. Il y a enfin la grande question des mails. Ils représentent une part non-négligeable de la pollution d’origine numérique d’une entreprise, où ils sont souvent le moyen de communication privilégié. Il est donc recommandé de mettre en place une date de suppression automatique de vos mails, afin qu’ils n’aillent pas surcharger des serveurs polluants. De la même manière, ne pas envoyer de pièces jointes trop lourdes mais utiliser des systèmes de partage temporaire de documents en ligne permet de réduire le poids de vos mails et donc la consommation d’électricité qu’ils requièrent. On parle donc ici de sobriété numérique d’usage. Un dernier aspect de cette sobriété écologique pourrait être les mises-à-jour. Étant souvent assez volumineuses, elles sont donc très gourmandes en énergie. L’assemblé nationale et le sénat travaillent donc sur la question d’une dissociation des mises-à-jour de sécurité, qui sont indispensables, des mises-à-jour de confort dont on n’a pas nécessairement le besoin.

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